vendredi 17 avril 2009

Ceci n'est pas une pipe..




Ah bravo !

C’est au nom de la loi Evin que la régie publicitaire de la RATP a voulu amputer le personnage de M.Hulot de sa pipe sur les affiches de l'exposition de la Cinémathèque. Celle-ci a répliqué en l'affublant d'un petit moulin à vent.

«Tati sans sa pipe, c’est comme Chaplin sans son chapeau !», clame-t-on du côté de la Cinémathèque française, organisatrice de l’exposition consacrée au réalisateur Jacques Tati. En réaction à la volonté de Métrobus, régie publicitaire de la RATP, de faire disparaître des affiches de l’exposition la pipe de M.Hulot, célèbre personnage du réalisateur, la Cinémathèque a décidé de lui fournir des affiches où est ajouté un grossier moulin à vent jaune en lieu et place de la cultissime pipe. «Un ajout ridicule pour une censure ridicule», explique-t-on à la Cinémathèque.

La régie publicitaire souhaitait en effet censurer la pipe au nom de la loi Evin qui, depuis 18 ans maintenant, interdit toute publicité directe ou indirecte pour l’alcool et le tabac. «Notre service juridique a estimé que l'affiche était contraire à la loi. Nous avons déjà fait modifier plusieurs campagnes de ce type quand une boisson alcoolisée était mise en avant. Pourquoi ferait-on autrement lorsqu'il s'agit du tabac?», a expliqué jeudi Métrobus au Parisien.

Malraux et Sartre ont déjà subi le même sort

«C'est absurde et risible», déclare dans le quotidien le cinéaste Costa Gavras, président de la Cinémathèque, qui précise que «Tati n'allume sa fameuse pipe dans aucun de ses films». Même constat du côté de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot : «On frôle le ridicule avec cette histoire», a-t-elle déclaré jeudi.

Pour autant, la loi Evin n’en est pas à sa première victime. En 1996, déjà, un timbre représentant André Malraux la cigarette au bec avait été retouché par la Poste. Et en 2005, c’est Jean-Paul Sartre qui avait été amputé de son mégot par la BNF, sur les affiches utilisées pour une exposition qui lui était consacrée. Personnages fictifs ou non, même combat puisque récemment, Lucky Luke a du lâcher sa célèbre cigarette pour…un brin d’herbe. Plus politiquement correct.

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